Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le jour de gloire
4 novembre 2006

CHAPITRE 4 - PARTIE 1

17h30

Lorsqu'elle rentra chez elle, Marie – comme d'habitude – était épuisée après cette longue journée de travail. Elle se disait qu'elle ne supporterait plus très longtemps cette vie trop rythmée, en effet elle aimait le calme et prendre son temps, or à l'école, c'était tout le contraire, elle devait courir entre chaque cour.
Dans l'entrée, elle avait espéré voir apparaître son fils, mais il devait encore être sous le coup de la colère à cause de ce matin. Qu'est-ce qu'il pouvait être têtu quand il voulait, quelle tête de mule celui-là ! pensa-t-elle.
Alors, elle prit son courage à deux mains et monta le trouver dans sa chambre.
Elle frappa doucement à la porte, pas de réponse. Elle recommença, toujours aucune réponse. Déçue par l'attitude de son fils, elle entra tristement. Mais le spectacle qu'elle découvrit lui fit regretter immédiatement les pensées qu'elle venait d'avoir.
En effet, couché en position fœtale tout en suçant son pouce, Marc dormait blotti contre son nounours préféré. Claire avait certainement dû le coucher avant de rentrer chez elle. Marie dut lutter contre son envie de le prendre dans ses bras au risque de le réveiller par la même occasion.
En le contemplant, elle s'aperçut à quel point il était beau avec ses cheveux coupés courts qui frisaient, sa peau métissée et douce, et ses grands yeux verts. Oui, elle était heureuse qu'il ait au moins hérité de ses yeux. En pensant à lui plus tard, elle se l'imaginait en vrai tombeur.
Au moment où elle allait céder et le prendre dans ses bras, le téléphone sonna, elle sauta sur l'opportunité de ne pas réveiller son petit bonhomme.
 Allô !
— Marie, c'est Jeanne.
— Comment vas-tu depuis ce matin ?
— Bien, mais un peu fatiguée.
— Le boulot ?
— Le boulot, la famille tout quoi, je partirais volontiers une petite semaine à la montagne pour me relaxer.
— Tu devrais le proposer à Jacques, moi je me ferais un plaisir de garder Claire à la maison.
— Pff ! Tu connais Jacques, il ne voudra pas partir, il planifie toujours ses vacances un an à l'avance, partir au dernier moment comme ça serait un véritable abandon de ses patients.
— Mais si tu lui expliques que tu en as vraiment besoin, tu ne crois pas qu'il pourrait déroger à sa règle rien qu'une fois.
— Je ne pense pas, non, mais je vais quand même lui poser la question, et puis si tu peux prendre Claire chez toi, ce sera un poids en moins.
— Bien sûr, tu sais bien que tu peux compter sur moi. Pendant que j'y pense, pourrais-tu demander à Claire si elle peut me garder Marc vendredi soir ?
— Oui pas de problème, je ne crois pas qu'elle ait prévu quoi que ce soit. Mais je vais quand même lui poser la question, attends.
Elle entendit Jeanne crier à Claire si elle pouvait garder Marc ce vendredi soir. Sa réponse ne se fit pas attendre, elle adorait Marc, elle ferait n'importe quoi pour lui, il était pour elle comme qui dirait le petit frère qu'elle rêvait d'avoir. D'ailleurs, lui aussi l'aimait beaucoup.
— Elle est okay pour vendredi, répondit Jeanne.
— Cool, c'est un amour cet enfant.
 Le portrait craché de sa mère, plaisanta Jeanne.
— Ouais, ouais ! Je lui dirai plus tard à quelle heure venir.
— Mais dis-moi si je ne suis pas trop indiscrète, qu'as-tu prévu de faire vendredi ?
— Non, tu n'es pas trop indiscrète, j'ai simplement prévu de sortir.
— Quoi sortir !…. sortir avec un homme ?
 T'es vraiment forte en devinettes.
— Doux Jésus, est-ce que j'ai bien compris ! Tu vas sortir avec un homme, mais dis, je le connais ce mec-là ?
— Je crois que tu as dû l'apercevoir 2 ou 3 fois à l'école, il s'appelle Stephen.
— Stephen, Stephen, non son nom ne me dit… ah mais si ! C'est bon je vois qui c'est, le beau gosse-là, le prof d'anglais si je me souviens bien !
— T'as vu juste.
— Eh bien ! Pour un premier rancard tu t'en sors pas mal, dis-moi.
— Tu sais, il n’arrêtait pas de me saouler alors j'ai accepté, et puis j'ai 30 ans, je ne peux pas rester seule toute ma vie.
— Oh si tu le peux, mais tu ne le feras pas à cause, grâce, devrais-je dire plutôt, à Marc, n'est-ce pas ?
— Je ne peux rien te cacher, tu as toujours su lire en moi comme dans un livre ouvert et ça m'agace, dit-elle sur un ton amusé.
— Ben voyons, ma chérie, toi agacée parce que….
— Jeanne, Jeanne, viens voir vite !
C'était Jacques, son mari, qui l'appelait ainsi. Marie ne l'appréciait que très peu, elle savait que Jeanne regrettait de s'être mariée et d'avoir eu un enfant aussi jeune, surtout avec son mari, cependant elle l'aimait plus que tout, et Marie trouvait cela vraiment paradoxal. D'autant qu'il lui en faisait voir de toutes les couleurs, comme s'il haïssait sa femme et sa fille, oui plus le temps passait et plus Marie pensait qu'il devait les haïr.
— Excuse-moi, mais je dois y aller. On se rappelle ?
Quelle question ! Elles ne pouvaient pas passer un jour sans se parler, se dit Marie.
— Oui, au revoir.
 Au revoir mon chou ! (...)


copyright

Publicité
Commentaires
Derniers commentaires
Publicité
Publicité